Si vous voulez connaître le quotidien des entraîneurs, leur philosophie du ring, ou la galère qu’ils vivent jour et nuit pour enseigner la boxe, comment ils triment pour joindre les deux bouts tout en continuant à travailler au gymnase, leur première maison, alors il faut lire le précieux ouvrage d’Ingrid Lanzenberg. Tout y est.

Je fais le pari que ce livre sera sur toutes les tables de nuits des entraîneurs comme des combattants, une espèce de vade mecum pour les amoureux du ring. C’est un travail remarquable auquel s’est livré Ingrid Lanzenberg, en choisissant de s’attaquer à la cause de ces faiseurs de combattants, d’où ils viennent et où ils en sont, ces hommes en retrait des caméras qui fonctionnent avec la foi comme le rappelle Karim Ben Ismael, qui livre son regard sur l’excellent travail de l’auteure. Le portrait que dresse de ces hommes Ingrid Lanzenberg est unique car l’ouvrage est truffé d’anecdotes et de moments uniques que vous ne lirez nulle part ailleurs.

Ils sont dix entraîneurs, dix hommes. Youssef Barit, Saïd Bennajem, Abadila Hallab, Ali Oubaali, Giovanni Boggia, Medi Boufoudi, John Dovi, Marcel Denis, Nasser Lalaoui et Louis Lavaly. Dommage qu’il n’y ait aucune femme, mais je n’ai personnellement aucune idée du nombre de femmes qui entraînent en France et si seulement elles existent. J’ai d’ailleurs appris, grâce à ce livre, qu’il n’y a même pas de fédération française de boxe féminine.

Leurs noms parlent d’eux-mêmes à tous les fans avertis du noble art: Yousset Barit, qui a accompagné Karim El Hayani, qui fait un travail formidable avec les jeunes et qui nous parle de sa relation inspirante et déterminante avec Souleymane M’Baye, le gars qui a influencé son parcours.

« J’ai eu différents entraîneurs mais personne avec qui entretir une relation assez forte et garder de véritables contacts. En revanche, si je devais fixer une image sur une personne inspirante de ces années-là, spontanément je dirais: Souleymane M’baye. Souleymane avait un certain niveau et comme on l’accompagnait dans son activité, par des sparrings, des exercices techniques, et autre, c’est lui qui a vraiment influencé mon parcours. Très tôt dans notre carrière sportive, il a permis à nous autre, boxeurs de la salle, de participer avec lui à des préparations de championnats de haut niveau en camp d’entraînement. On ne parlait qu’entre boxeurs. Souleymane était à la fois le coach, celui qui avait le palmares le plus important et le leader technique. »

« Il pensait que j’avais des habilités de déplacements. Je lui ai fait savoir que je venais du basket. Cela lui a paru évident. »

« Tout seul en tant qu’entraîneur dans un club, on est obligé d’être polyvalent. Il n’y a pas trente-six solutions, soit on apprend avec quelqu’un, soit on passe des diplômes, soit on est autodidacte. »

« Au sein de la formation du Brevet d’État, j’avais rencontré Karim El Hayani alors que nous étions encore tous les deux boxeurs. Nous nous sommes très bien entendus. En tant que boxeur, Karim a décidé de changer de club et m’a rejoint au Levallois Sporting Club pour que je l’entraîne. Il a dû livrer une quinzaine de combats avec moi. Il a terminé en quart de finale du championnat de France amateur. »

Saïd Bennajem, l’homme qui parle à l’oreille des boxeuses, ancien boxeur amateur et professionnel, plusieurs fois champion de France et fondateur du Boxing Beats. Bennajem, l’un des tous premiers coachs à entraîner les filles dès 1995, dont la combattante Sarah Ourahmoune qui a changé sa vie d’entraîneur, nous livre un regard très intéressant sur les différentes approches qu’il y a selon qu’on entraîne un garçon ou une fille.

« Ça s’est joué à trois cent mètres près. Sarah Ourahmoune cherchait un club de taekwondo et s’est retrouvée dans ma salle. Je lui ai proposé de venir essayer la boxe. L’aventure « boxe » a duré vingt ans et dure encore puisqu’on est toujours en très bon terme. Sarah avait du potentiel, même beaucoup plus que certains garçons. Ensemble, nous avons élaboré le principe de gratuité pour les filles pendant trois ans dans le but de développer le secteur. »

« Au sein du club, nous avons plusieurs profils de boxeurs. Il y a des boxeurs qui choisissent de rester en amateur pour plusieurs raisons: certains par philosophie personnelle, fans des préceptes du Baron de Coubertin, d’autres par déontologie car ils savent que dans la boxe professionnelle, il y a des coups tordus. […] Nous avons également d’autres types de boxeur qui ont fait le tour des compétitions en amateur et qui décident de passer chez les professionnels pour voir autre chose. Il y a plein de raisons à ce qu’ils passent chez les professionnels… certains n’ont pas été qualifiés par l’équipe de France notamment pour disputer les Jeux olympiques, d’autres boxeurs veulent gagner de l’argent. Au Boxing Beats, on a une section professionnelle composée de deux boxeurs qui, après une carrière chez les amateurs, sont passés professionnels: Clément Oppenot et Engin Karakaplan. »

« Par contre, sincèrement si demain une fédération française de boxe féminine se créait, j’arrêterais la boxe masculine. C’est une approche différente de la boxe. C’est un autre sport. La manière d’entraîner n’est pas la même, on ne gère pas une fille de la même façon qu’un garçon, les soucis ne sont pas les mêmes non plus. Les filles, à leur manière, peuvent être également très chiantes (Rires). »

« Un garçon, dès qu’il gagne deux, trois combats, il se prend déjà pour un champion. Chez les garçons, c’est vite: « C’est bon, je connais, c’est bon t’inquiète. » Les hommes ont tendance à lâcher rapidement, en tout cas en boxe. A l’inverse, les filles savent se remettre en question. »

L’attachant Abadilla Hallab, qui a abandonné la boxe à 22 ans pour des raisons louables, troquant son costume de combattant pour celui d’entraîneur quelques années plus tard et dont la devise, évidemment tout aussi louable, est « qu’en boxe, l’amour est obligatoire, sinon ça ne marche pas ». Le rôle d’éducateur fait également partie du job de l’entraîneur, et Abadilla Hallab s’arcboute à le mener du mieux qu’il peut.

« Il y a aussi une chose importante à la salle, un mot que je n’aime pas entendre, c’est « Noir » ou « Renoi. » En revanche, oui on dit « Un individu de type noir. » Au BAM, tu ne dis pas « C’est un noir », comme tu ne dis pas « C’est un arabe », tu appelles les gens par leur prénom. Ce sont ces petites choses au quotidien que j’essaie de rayer des têtes de chacun. »

« Chaque athlète est singulier. Certains sont un peu fragiles mentalement, d’autres ne savent pas pourquoi ils sont là. Je les connais, je les entraîne au quotidien, je sais exactement ce qu’il faut leur dire avant de monter sur le ring. On est entraîneur donc on est un peu psychologue, on rentre dans le cerveau de chacun (Rires). A l’entraînement, j’ai la même exigence envers une fille qu’envers un garçon. Ils sont simplement différents au niveau psychologique. Les filles se livrent davantage, sont souvent dans l’affect, discutent plus avec le coach, donnent leur ressenti. Les garçon vont être un peu plus réservés. »

« Salarié au sein du club, je suis à la salle toute la journée, je fais de l’entraînement personnalisé pour chaque athlète. On performe. Je ne suis pas un entraîneur qui amène les boxeurs au casse-pipe. Tout est calculé, si je décide d’accepter un combat, je sais pourquoi je le fais. Chaque match est donc pensé au bon timing. Je suis constamment sur les réseaux sociaux, sur Youtube, etc. Je vérifie tous les adversaires, je connais le classement de boxe de A à Z. Je suis un peu cinglé (Rires.) J’essaie de ne rien laisser au hasard. »

« Cette demi-finale de Zakaria Attou contre Erikson Lubin à Houston, a été une expérience inédite. C’était la période du Ramadan. Nous avons beaucoup sollicité Zakaria parce que nous n’avions pas le choix. Il fallait s’entraîner dur. Pendant la préparation, son biceps gauche a lâché. Je voulais annuler le combat. Zakaria, très courageux, ne le souhaitait pas. On a réfléchi avec le staff. On était entouré de thérapeute du sport. Il lui a fait redescendre son biceps. Zak n’avait plus mal, par contre il n’avait plus du tout de punch dans le bras. Nous avons travaillé avec son bras juste pour tenir la distance. »

Ce n’est pas l’amour qui manque chez Ali Oubaali, le frère et entraîneur de Nordine qui a, lui aussi, un palmarès impressionnant. Ali est devenu entraîneur « avant tout » pour Nordine, alors qu’il se battait toujours, acceptant donc de mettre sa vie de combattant entre parenthèses pour entraîner le futur champion WBC.

« Dans le travail, Nordine n’est plus mon frère. Je le traite comme n’importe quel autre boxeur. Je ne prends pas de pincettes. Je suis sans doute plus dur avec lui parce que justement c’est mon frère. Je ne suis pas son pote, je ne suis pas son frère, je suis son entraîneur et quand il y a un boulot à faire, on le fait. Il a toujours respecté le deal. »

« Encore une fois, si je suis passé entraîneur c’est d’abord pour Nordine car c’est mon frère et qu’au plus profond de moi, j’ai toujours su qu’il deviendrait un grand champion. C’est pour cette raison que je n’ai jamais lâché. »

« Nordine n’a pas de préparation physique. C’est quelqu’un qui se prend en main lui-même. Il faut être à ses côtés pour la leçon, pour le fractionné, entre autre, mais il se connaît. C’est le premier à me dire: « Ali, je vais lever le pied parce que j’ai mal dormi, je me sens fatigué. » Il est à l’écoute de son corps et ne va pas aller au-delà de ses limites. »

« Nordine est passé professionnel en 2014, à 28 ans, ce qui est tard. On ne pouvait pas attendre 30 combats pour qu’il obtienne le titre de champion du monde. Objectivement, on a perdu trois ans parce que dès 2016, Nordine était prêt à devenir champion du monde. Quand Nordine a obtenu le titre de champion de France en 2015 puis celui de champion intercontinental WBA en 2016, il avait déjà un niveau mondial et aurait pu faire un championnat du monde. Ce n’est qu’en 2019 qu’il a réalisé son championnat du monde parce qu’au départ nous n’avons pas eu de manager, de promoteurs, ni de télé. Malgré cela, on n’y a cru et nous sommes allés décrocher le titre à Las Vegas, face a l’Américain Rau’shee Warren. En même temps, je savais que mon frère avait largement le potentiel pour être champion du monde chez les professionnels. Nous avons défendu le titre à deux reprises, en juillet 2019, au Kazakhstan, ensuite au mois de novembre 2019 au Japon. Nordine et aujourd’hui trois fois champion du monde, c’est le seul boxeur en France avec la plus belle de toutes les ceintures, la WBC (World Boxing Concil). »

« Aujourd’hui, il vit aux États-Unis. Au même titre que moi, j’en ai fait l’expérience en tant que boxeur. Il a donc changé d’entraîneur. Personnellement, j’avais un besoin viscéral d’aller vivre mon rêve américain. Je pense que je n’aurais pas été la même personne aujourd’hui, ni le même entraîneur si je n’avais pas vécu cette expérience américaine. J’ai appris d’autres manière d’enseigner grâce a mon entraîneur américain et aujourd’hui, je mets en pratique des choses qu’il m’a inculquées. C’est pour ça que lorsque Souleiman m’a dit: « Ali, est-ce que je peux…? » je lui ai répondu « Fonce naturellement. Tu auras un entraîneur américain. Je ne serai pas dans ton coin, mais je serai à côté, ne t’inquiète pas. Quand tu es en France, je suis là, je m’occupe de toi. »

A travers son parcours qu’il a commencé quand il avait vingt ans, en entrant pour la première fois dans une salle de boxe, le BCOP Pont-Sainte-Maxence qu’il dirige aujourd’hui, Giovanni Boggia nous livre de passionnants récits de ses quatre décennies d’expérience dans la boxe.

« Yvan Mendy, je l’ai eu dès ses neuf ans et Hakim Laribi à six ans. Ils sont entraîneurs également à la salle maintenant. Yvan et Hakim ont tous les deux trente six ans. Ils s’occupent des écoles et de l’handiboxe. »

« Les champions se sont des gens à part que ce soit dans la douleur comme dans les combats. Pour exemple, Guillaume Frénois, à Sheffield devait boxer Jono Corroll qui était invaincu à l’époque. Guillaume est monté sur une passerelle, un podium en hauteur. Il devait avancer vers le ring face à quinze mille personnes qui le conspuaient, le sifflaient. C’était un cauchemar. Moi, j’étais au bas de la passerelle, je n’avais pas eu le droit de monter à ses côtés. Déconcerté, je regardais Guillaume. Je connais ce petit depuis qu’il a sept ans. Il est le petit frère de Jérôme Thomas qui a été vice-champion olympique. Guillaume, c’est mon petit, je connais toute sa famille. Je me disais « Mais que font-ils à mon bébé? Ils sont fous! » Eh bien, Guillaume ne s’est pas démonté, il a regardé la foule, il a serré les dents. Là, j’étais fier de mon bonhomme. On comprend, à ce moment précis, ce qu’est la solitude et on se dit que le petit n’est pas fait comme les autres. Avec tous ces types qui sifflaient autour de lui, il faut voir le combat qu’il a livré ensuite. »

« Je tiens à préciser que je parle souvent au masculin alors que je pense « individu. » Pour les femmes dans la boxe, c’est exactement la même chose. Cette discipline est dure mais elle bonifie les individus véritablement. Il y a un certain nombre de boxeurs qui auraient pu devenir de vrais délinquants mais qui ont changé. Ils se transforment joliment grâce à la boxe. »

« Pour moi, l’histoire du boxeur, c’est une histoire de revanche et de reconnaissance, c’est certain. En ce qui me concerne, ça part d’un complexe, c’était quelque chose de curatif. Parfois, le « déclencheur » est bien identifié,, comme la séparation des parents, un problème avec les filles, un manque de succès, une humiliation, et avec la boxe, le jeune trouve le patch et ça le soigne. La boxe leur apporte à ce moment-là un équilibre. »

Ainsi que les témoignages de Medi Boufoudi, entraîneur au Boxing Club Brevannais et boxeur professionnel; de John Dovi, Manager du collectif homme et entraîneur du pôle de l’INSEP; de Marcel Denis, entraîneur au Boxer Inside Club; de Nasser Lalaoui, entraîneur au CSL Boxe d’Aulnay sous Bois, et celui de Louis Lavaly, entraîneur au Challenge Boxing. C’est déjà rare de dénicher un bon livre sur les entraîneurs, sinon en anglais, mais c’est encore plus rare d’en avoir un sous la main écrit par une femme. Ce sont les parcours et les portraits de dix gars qui vous donneront plus qu’un aperçu de ce qui se déroule au gymnase, un éclairage sur la vie des entraineurs et des combattants comme si vous y étiez.

« Vous y lirez d’incroyables histoires d’entraîneurs-entraînés, des anecdotes cocasses, des analyses du rôle et des fonctions de chacun, des récits captivants, le tout sous l’expertise pugilistique de Jean-Pierre Cossegal. En guise de préambule, Karim Ben Ismael et Brahim Asloum introduiront le récit par leur regard avertis sur ces hommes de l’ombre. »
– Ingrid Lanzenberg

Ingrid Lanzenberg

L’excellente introduction de Jean-Pierre Cossegal est évidemment à souligner ici. Son oeil à la fois d’expert et d’historien nous permet de plonger dans la boxe du début du siècle dernier. Vraiment instructif et passionnant.

« En France, la boxe apparaît en 1903. La boxe anglaise fonctionne déjà au Royaume-Uni, aux États-Unis mais de ce côté de l’Atlantique, on n’a pas trop d’écho sur la manière dont on procède. La discipline va se faire connaître par des précurseurs, des aventuriers français qui ont été en Angleterre ou aux États-Unis. Ils ont constaté que la boxe anglaise est plus belle, plus spectaculaire que celle que l’on connait en France, la savate boxe française, sport roi depuis 1890. »

« Il y a une grande époque où l’on parlait de la relation Jean Bretonnel & Jean-Claude Bouttier ou Marcel Cerdan Jr et Philippe Filippi. Ce dernier n’a jamais entraîné Marcel Cerdan Jr à proprement parler et idem pour Jean Bretonnel vis-à-vis de Jean-Claude Bouttier. C’était des grandes maisons avec du personnel, les entraîneurs étaient le personnel ; une manière de fonctionner qui était de mise dans toutes les grandes salles. La consécration, on l’obtenait et on l’obtient toujours principalement à Paris, dans « les grandes salles parisiennes des grands manager. » Ces gens là ont tenu le haut du pavé pendant trente ou quarante ans, voir plus. Jean Bretonnel totalisait soixante-cinq années de carrière. »

« Avant 1984, il n’y avait pratiquement pas de retransmission télévisée de soirée de boxe organisée en France. D’une part, les droits proposés étaient estimés par les organisateurs très insuffisants pour équilibrer les recettes et les dépenses. D’autres part, les organisateurs pensaient que le fait de permettre un public plus large de suivre un événement en direct à la télévision aurait à terme fait vider leur salle. »
– Jean-Pierre Cossegal

Que les fans de boxe ne s’attendent pas à avoir entre les mains une espèce de magazine avec dix lignes en guise de bio et des photos à perte de vue. « Dans l’ombre du boxeur, l’Entraîneur » est un ouvrage intime, une sorte de mini biographie narrées par les entraîneurs eux-mêmes, un livre sur le parcours et la vie de ces « hommes de l’ombre » comme les appelle à juste titre l’auteure de cet ouvrage important, pour celui qui veut avoir une idée du parcours et le travail de fou que les entraîneurs mènent avec les moyens du bord pour instruire et façonner un combattant. C’est un regard presque affectueux que pose avec subtilité Ingrid Lanzenberg sur le parcours de ces « hommes de foi ».

Sans eux, que serait la boxe? De nombreux entraîneurs vous diront que le coaching est bien plus que de dire à un combattant quoi faire et comment le faire. C’est un engagement réel, une confiance totale s’installe, une complicité où l’échange mental est permanent entre l’entraîneur, cette boussole vivante, et l’athlète qu’il forme et qu’il suit. Un bon entraîneur est patient et prudent, à l’écoute. Il ne laisse pas son combattant se blesser, ni être gagné par le découragement. Enseigner aux boxeurs à éviter les punitions et à les infliger est un élément clé du travail, mais ce n’est pas tout. Un bon entraîneur doit avoir un lien mental et émotionnel avec son boxeur, ressentir ce qu’il ressent et être capable de voir ce que son combattant voit. En boxe, plus que tout autre sport, il y a cette loyauté et cette croyance en l’autre, une fidélité sans borne entre un boxeur et celui qui a l’oeil sur lui. C’est comme à la maison. Sinon en effet « ça ne marche pas. »

« La boxe est une science. Vous ne vous contentez pas d’entrer dans une salle de sport et de commencer à frapper les gars. Les combattants sont nés avec des capacités physiques différentes. Mais vous avez dû également remarquer qu’il y a une grande différence dans leurs compétences. Ça, c’est l’influence de l’entraîneur. »
– Eddie Futch  

Dans ce livre, vous êtes bien loin des dizaines de millions de dollars qui circulent les soirs de combat à Las Vegas, à New York ou en Arabie Saoudite. Ce n’est pas la peine de commencer à rêver. Dans cet ouvrage il n’y a pas de Limousine, ni de cracheurs de feu. En France, c’est 1500 € pour toi, 150 € pour moi, on se fait la bise et retour au gymnase. C’est la vie d’un combattant et de son entraîneur dans ce pays. Il n’y a aucun moyen que vous puissiez vivre en étant entraîneur en France sans avoir un boulot à côté pour payer vos factures. Une des choses sur lesquelles ces dix entraîneurs s’accordent est le manque criant de subvention, le manque de soutien. La force de ce livre, en donnant la paroles à ces dix entraîneurs formidables, c’est qu’il offre à voir au lecteur à quel point le manque d’argent est insupportable et épuisant. Regardez ce qui est dépensé pour le tennis à Roland Garros ou pour le foot. Pourriez-vous imaginer l’entraîneur d’un(e) joueur(se) de tennis discutailler devant la porte d’un ascenseur du versement d’un salaire de deux cent euros? La boxe, hélas, n’est pas un sport populaire en France comme le sont d’autres sports pourtant plus violents, plus dangereux et moins passionnants.

Dans l’ombre du boxeur, l’Entraîneur – 177 pages, éditions Exuvie, paru le 9 oct 2021
Préface de Brahim Asloum
Regard de Karim Ben Ismaïl
Avant-propos
Survol historique, par Jean-Pierre Cossegal [Speaker]

Présentation de l’éditeur:

Derrière les boxeurs et autres champions de boxe anglaise se cachent les entraîneurs. À travers le portrait de ces hommes de l’ombre toujours en exercice, se livrent les clés de l’activité de l’entraîneur en France via leur technique, leur tactique, la manière d’accompagner individuellement l’athlète, la vision de l’effort et de la performance, la stratégie, l’argent, l’humanisme, la passion et l’amour.

L’ouvrage est composé d’une série de portraits de ces figures prestigieuses : Youssef Barit, Saïd Bennajem, Abadila Hallab, Ali Oubaali, Giovanni Boggia, Medi Boufoudi, John Dovi, Marcel Denis, Nasser Lalaoui, Louis Lavaly.

De leur paroles se dégagent de l’émotion, de l’authenticité, beaucoup d’amour. Ces hommes nous révèlent d’incroyables histoires d’entraîneurs-entraînés, des anecdotes cocasses, des analyses du rôle et des fonctions de chacun, des récits captivants, le tout sous l’expertise pugilistique de Jean-Pierre Cossegal. Brahim Asloum et Karim Ben Ismaïl, quant à eux, introduisent les récits, par leur regard averti sur l’entraîneur.

Dans l’ombre du boxeur, l’entraîneur s’adresse autant à des profanes qu’à des professionnels de la discipline.
Dans une société tournée vers la performance, où les valeurs du sport représentent aussi une vitrine des idéologies, tout entrepreneur ou manager devrait pouvoir se nourrir et adapter le discours de ces professionnels de l’enseignement du sport, à son propre secteur d’activité et à son équipe. L’entraîneur est la quintessence du manager.
De l’intérêt individuel au regard sociétal, des thématiques du sport à l’enseignement et du management au développement personnel, chaque lecteur peut trouver son bonheur à travers ces portraits.


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