Que devient Everett « Bigfoot » Martin, le Roi des Journeymen?

Né à Tyler près de Dallas mais élevé à Houston, au Texas, Everett « Big Foot » Martin a affronté un véritable who’s who de la boxe poids lourd. Aucun combattant au monde n’a affronté autant de célébrités que lui. Ayant le même nom que la créature mythique qui vivrait dans les bois et qui harcelait les amoureux de la montagne et les campeurs, le vrai guerrier du ring, Bigfoot Martin, n’a pas été vu du tout depuis très longtemps.

Où qu’il soit aujourd’hui, il faut espérer que le combattant de 57 ans soit heureux, profite de la vie et est en bonne forme générale. Sur Martin, alias Bigfoot, du nom de cette créature légendaire qui vivrait au Canada et aux États-Unis, vous pouvez affirmer qu’il a gagné chaque centime de ses gains dans l’anneau vraiment à la dure, durant une carrière qui s’est étendue de 1984 à 2001. Sans avoir jamais marqué une seule pause, toujours dans l’attente d’un combat.

Devenu pro chez les lourds-légers en août 1984, se battant parfois également chez les mi-lourds, Bigfoot Martin allait devenir l’un des poids lourds les plus tenaces, les plus résistants et les plus testés du sport. Tous les plus grands noms gravitaient autour de lui parce qu’il leur permettaient de faire de bons rounds. Des gars comme Bigfoot Martin on les appelle des « compagnons », des « journeymen », ou « chevaux d’essai », mais Martin était bien différent, en ce sens qu’il pouvait parfois créer la surprise et remporter une grande victoire. Regardez d’abord les grands hommes éminents contre lesquels Everett Martin a perdu :

George Foreman, Larry Holmes, Wladimir Klitschko (deux fois), James Smith, Michael Moorer, Lamon Brewster, Riddick Bowe, Herbie Hide, Tony Tubbs, Tony Tucker, Gary Mason, Francesco Damiani, Pierre Coetzer et Lance Whitaker, ainsi que quelques autres combattants notables qui ont été également soumis au test de Bigfoot.

Arrêté seulement 12 fois au cours de sa carrière professionnelle (20-39-1, 9 KO), trois de ses arrêts il les a subis après que Martin ait bien dépassé les 35 ans, au cours de la fin de sa carrière alors qu’il était déjà fatigué et usé. Bigfoot travaillait dur au gymnase. Il avait un bon menton (un très bon menton), il pouvait résister aux grands bombardement durant de nombreux tours contre la crème de la crème de l’élite poids lourd. Bigfoot était ce que vous pouvez appeler un homme de foi qui croyait en la boxe.

*Everett Martin vs Gary Mason – 14/03/1990*

À son époque, Everett Martin pouvait provoquer un gros bouleversement, comme il l’a fait en battant à la surprise générale Bert Cooper (19-2) en juin 1988, ou lorsqu’il a vaincu par décision le n°5 WBC et n°6 IBF/WBA, Tim Witherspoon (37-3), en juillet 1992. Martin a également choqué les fans occasionnellement, comme ce fut le cas lorsqu’il a rencontré un Michael Moorer au sommet de son art (27-0), qu’il a largué deux fois mais sans réussir à finir le travail.

C’était en mars 1992 quand le champion des mi-lourds est passé aux poids lourds. Moorer était l’un des mi-lourds les plus redoutés de l’histoire de la boxe, piétinant tous ses adversaires avant d’aller faire la même chose chez les poids lourds, à l’exception d’une victoire par décision de 10 rounds contre Mike White. Le but était que Moorer assomme Bigfoot de manière choquante, mais les choses ne s’étaient pas passées comme prévu. Au troisième tour, Moorer était à terre, grâce à un gros contre que Martin a réussi à télégraphier. Moorer a pu se relever mais il a gagné par décision unanime, au lieu du KO que lui et son équipe espéraient, alors que Moorer a assommé ses 26 derniers adversaires, à l’exception de Mike White. Bigfoot a montré qu’il n’était pas venu pour être pris à la légère.

L’attachant Big Foot pouvait combattre n’importe qui, n’importe où, en y allant souvent sans camp d’entraînement et à court préavis. En moins de trois ans, Martin a affronté une fois dos à dos ces gros pistolets: Dwight Muhammad Qawi, George Foreman, Gary Mason, Pierre Coetzer, Francesco Damiani, James Smith et Michael Moorer, tout ce beau monde en une période de seulement 34 mois. Bigfoot était vraiment incroyable.

Un Klitschko à son apogée (17-0) était mécontent de sa victoire par décision en mars 1998 sur Martin, et les deux gars se sont à nouveau rencontrés, avec un Wladimir Klitschko (25-1) réussissant à remporter la victoire par TKO en avril 1999. Peu de gars ont arrêté Bigfoot. Lentement, au fil du temps, Martin a d’abord oeuvré chez les mi-lourds, bien qu’il ait commencé la boxe chez les lourds-légers, avant de grimper chez les poids lourds.

Quand vous regardez le nom de certains des combattants qu’il a affrontés à la fin de sa carrière, il n’est pas étonnant qu’il n’ait pas si bien réussi. En 1998, il est arrêté au 8ème tour par Lance Whitaker et futur champion du monde, par Wladimir Klitschko également au 8ème tour. La même année, il perd face à un autre futur champion du monde, Lamon Brewster, par TKO en quatre rounds. Bigfoot se battra sept fois en 1999, perdant face au futur challenger du titre Fres Oquendo au sixième tour, puis un match revanche avec Klitschko qui l’arrêtera au 8ème tour et trois autres pertes aux points contre Joe Hipp, David Bostice et Obed Sullivan.

Sur une soixantaine de combats, Bigfoot Martin aura combattu seize anciens ou futurs champions du monde et de nombreux prétendants de haut calibre qui se sont battus par la suite pour le titre mondial, et pas une seule fois il n’a quitté le ring avec une ceinture mondiale autour de sa taille. Mais Everett Martin apprécie probablement le titre que lui ont attribué les fans, aussi officieux soit-il, celui du Roi des Journeymen. Quiconque a suivi les combats d’Everett Martin sait que c’est un combattant qui n’a gagné que du respect.

Il a été dit que les journeymen sont un ingrédient essentiel de la boxe, l’épine dorsale de ce sport. Bigfoot Martin était indispensable pour tous les combattants qui souhaitaient apprendre leur métier. Encore une fois, Everett Martin n’a jamais refusé un combat risqué, faisant toujours face aux meilleurs, et il en a bouleversé quelques-uns. Respect à lui.